5.07 L’incendie de la cathédrale « Notre Dame » à Paris

Histoire à suivre.

Les réactions en France à la suite d’un sinistre national.

Il ne m’appartient pas de m’étendre sur la consternation qu’a provoquée cet incendie. Je crois que les Luxembourgeois y ont réagi, comme tant d’autres, avec tristesse et consternation. J’étais entrain de regarder la télévision française lorsque j’en vis  les premières images, un incendie qui laissa encore l’espoir d’un secours rapide, puis cet embrasement général. J’eu les larmes aux yeux.

Mes pensées furent rapidement aussi celles de l’ancien responsable politique des bâtiments publics que je suis: quelles précautions aurait-on du prendre pour prévenir une telle catastrophe, quelles négligences allait–on reprocher à qui?

En attendant les réponses à ces questions, voici mes réflexions suite aux premières réactions françaises telles que relayées par la télévision.

D’abord celle d’Emmanuel Macron: «Notre Dame sera reconstruite en cinq ans». Et de nommer un général comme coordinateur des travaux à entreprendre.

Déclaration spontanée, sympathique. À l’évidence, le Président français s’est voulu rassurant, décidé de tout mettre en œuvre pour réparer au plus vite les dégâts subis par un des édifices emblématiques de la France.

Réaction mal informée, pourtant, j’en suis presque certain. Dans les heures ayant suivi cette déclaration présidentielle, des voix compétentes déclarèrent en effet que l’œuvre salvatrice allait être compliquée, durer 10 ou 15 ans, exiger des choix, des arbitrages difficiles, souvent douloureux. Et qu’il faudra d’abord déblayer, prudemment, les gravats, sauver et consolider ce qui peut l’être, évaluer les dégâts cachés.

En plus, la pierre calcaire devient friable, perd sa solidité sous l’effet de la chaleur!

Ce n’est qu’à la suite de ces préalables que la reconstruction pourra être conçue et, ensuite, entamée.

Mais il y a en France non seulement un Président de la République, il y a aussi un Président du Gouvernement et un (des) ministres responsable(s) des suites à donner à un tel sinistre! Il y existe aussi des administrations disposant de compétences professionnelles et d’une expérience utile, peut-être indispensables pour mener à bien un tel chantier!

Alors, conflits de compétences préprogrammés?

Et puis il y a eu cet élan d’aides de centaines de milliers d’Euros chacun, émanant de prestigieuses enseignes françaises. Il fut aussitôt soupçonné d’être le fruit de considérations bassement commerciales. Soupçons suivis de critiques acerbes: … et que donne-t-on aux plus misérables?

Il faudrait pourtant se rendre compte que s’il fallait attendre que toute misère humaine ait disparue avant de construire, d’entretenir, de préserver des  constructions de prestige, «d’intérêt national», il n’y aurait à Paris ni Tour Eiffel, ni Eglise Madeleine ou St Sulpice, point de Palais Garnier et pas non plus de Stade de France!

Et aujourd’hui, samedi, quelques jours seulement après cet incendie, à la veille du Dimanche de Pâques 2019, les exactions des gilets jaunes, jouissant toujours d’une grande compassion, ont repris de plus belle… et tous les 4 jours, en moyenne, un agent de police se suicide  en France…

Pourtant, si on peut se fier aux statistiques, la France est, en Europe et du point de vue répartition des revenus, un pays plutôt égalitaire et nombreux sont aussi les pays européens, et pas les moindres, dont le revenu par habitant est inférieur à celui en France.

Ce qui ne veut pas dire, on doit se hâter de l’ajouter, que l’on doit se contenter de l’état actuel des choses, en France et ailleurs.

Mais nulle part, en Europe du moins, on casse le mobilier urbain, pille presqu’impunément les magasins. Cela ne s’y passe qu’en France.

Comprenne qui pourra!

J.H., le 20 avril 2019

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