4.25 Sombres perspectives.

Le soussigné craint fort que la société russe, endoctrinée, coupée de toute information indépendante, ne souffrant que modérément de la guerre, société au sein de laquelle tout opposition est durement punie, s’avère plus résiliente que la société ukrainienne qui, elle, subit destructions et pertes humaines, est en plus dépendante de la fourniture disparate d’armes par l’Occident. Les Etats-Unis jouent à ce dernier égard un rôle essentiel. Son appui n’est assuré cependant que jusqu’aux prochaines élections présidentielles.

S’ajoute à cela un fait rendant difficile et retardant la conclusion d’un traité de paix : même si l’Ukraine acceptait la perte de la Crimée et était prête à des concession au Donbass, pour que la Russie consente  à un arrêt durable des hostilités, elle n’acceptera que très difficilement que l’Ukraine reste un pays souverain pouvant décider librement de son avenir. S’ils avaient cette liberté, les Ukrainiens risqueraient d’atteindre en plus une qualité de vie bien supérieures à celles des Russes. S’installerait alors une comparaison permanente entre ces deux  « pays frères », une comparaison  qui serait à coup sûr défavorable pour le régime russe. En plus  il y a le fait que les dirigeants actuels de la Russie rêvent reconstruire  le territoire de l’ancienne Union soviétique,  ne toléreront que des États satellites. À leurs yeux une Ukraine libre n’est guère concevable.

Aussi longtemps que dure cette situation et qu’un des adversaires ne faiblit pas, un traité de paix parait ainsi exclus.

Pour briser ce “stalemate” coûteux en hommes et en matériel, le soussigné ne voit qu’un moyen. Les Etats-Unis devraient tenter, par des négociations ultra-discrètes, d’amener la Russie à accepter un armistice lui assurant la pérennité de l’appartenance de la Crimée et d’une partie du Donbass. En contrepartie elle devrait accepter que l’Ukraine devienne membre de l’OTAN ou de la CE.

Pour appartenir à la CE un pays doit suffire à certaines conditions auxquelles, pour autant que le soussigné le sache, l’Ukraine ne suffit pas encore. Bruxelles a de grandes difficultés de les faire respecter par la Hongrie et la Pologne. Il faut éviter que cette gangrène nationaliste s’étende. De ce point de vue, l’adhésion à l’OTAN serait préférable.

a Russie  ne doit donc pas encore être intéressée à un traité de paix qui laisserait subsister une Ukraine libre. Un armistice par contre lui permettrait de renforcer son dispositif militaire alors que tel serai t probablement bien moins le cas pour l’Ukraine l’arrangerait. D’où la réaction de Poutine â la déclaration de Sarkozy.

Un armistice alors que l’Ukraine n’est membre ni de l’OTAN ni de la CE, risque par contre fort de mener à une Ukraine inféodée à la Russie.

Continuer les combats prolongera les souffrances du peuple ukrainien.

Sombres perspectives ! Que devraient faire ceux qui gouvernent le monde libre?

Cruel dilemme!

JH, le 18 septembre 2023.

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