3.21 La réforme des pensions du secteur privé

Cette réforme, longtemps tenue sous les boisseaux, ne l’est plus depuis les dernières élections: le nouveau Gouvernement va réfléchir à sa réalisation !

Qu’une réforme de notre système de pension du secteur privé s’impose parait évident au soussigné. Ce n’est pas l’avis de tout le monde, certainement pas celui des syndicats.

En fait, aucune des mesures normalement requises à une telle réforme n’est actuellement acceptée, que ce soit par les représentants du salariat ou par ceux des employeurs. Et il en est de même des partis politiques, qu’ils se trouvent au Gouvernement ou qu’ils fassent partie de l’opposition.

Cette réticence générale se comprend. Depuis des décennies le Luxembourg n’a plus dû prendre une mesure d’une telle portée.  Il s’agit en effet d’accepter soit une diminution des pensions, soit une augmentation des cotisations, soit encore un retardement de l’âge d’entrée en pension.

Certainement pas du gâteau !

Il faudra donc s’attendre à de longues négociations avant qu’une réforme durable puisse voir le jour… à moins de mettre les finances publiques à contribution, ce que j’espère ne se fera pas.

Face à ces difficultés, certains suggèrent de se contenter d’ajustements mineurs, tel Monsieur Sylvain Hoffmann, Directeur de la Chambre de Salariés, dans une interview publiée au « Tageblatt » du 8 janvier 2024.

Si on suivait ce conseil, si on ne s’attaquait pas aux racines du problème, il faudrait s’attendre à ce que la réforme devienne, telle la pénurie des logements ou le réchauffement climatique, un « Dauerbrenner » de notre politique:… un de plus !

Cela étant dit et en attendant l’évolution des choses, il n’est pas interdit de se demander quelle pourrait être la moins mauvaise solution du problème, le « moindre Mal ».

Le soussigné opterait alors pour une solution ne chargeant ni les entreprises ni les finances publiques de nouvelles dépenses, ne touchant donc pas à la capacité compétitive du pays: il opterait pour un retardement de l’âge de la retraite.

Partir en retraite à 65 ans fut pendant des décennies la norme chez nous, elle ne l’est plus guère. Entretemps la durée moyenne de vie et par conséquent la durée des retraites et leur coût, n’ont fait que croître. Pour sauver le système, serait-ce vraiment inacceptable de consacrer une partie de ce développement favorable à un retardement de l’âge d’entrée en retraite ?

Pour ceux et pour celles qu’une telle mesure serait ou paraîtrait inacceptable, elle pourrait être remplacée par une diminution appropriée du montant de leur pension.

La solution finalement adoptée en dira long sur la résilience de notre pays face à la concurrence internationale:

Il faudrait mettre de l’ordre dans notre maison, maxime de portée générale.

Jean Hamilius 16.01.2024

(Texte du 15.01.2024 remanié.)

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