Réflexions d’un néophyte.
Il m’arrive de m’entretenir avec des instituteurs. Tous se plaignent de l’indiscipline de certains élèves et, parfois, du comportement des parents. Il paraît qu’en haut lieu on est conscient du problème alors que l’on projette de placer ces élèves (et non pas les parents), dans des structures spécialisées. Cela dans l’espoir de pouvoir les réintégrer plus tard dans l’enseignement normal.
À juger de ces entretiens avec des instituteurs, M. Claude Meisch, l’actuel Ministre de l’Éducation nationale, ne semble pas être très populaire auprès d’eux. Il parait en être de même pour les fonctionnaires du ministère auxquels on reproche de ne pas se rendre compte de la situation dans laquelle se trouvent les enseignants. Parfois de suivre aussi, avec retard, des politiques d’avant-garde mis en pratique dans d’autres pays mais y déjà abandonnées faute de résultats positifs.
Je ne connais de l’enseignement que ce qu’en connaissent ceux y ayant passé. Et la situation d’aujourd’hui doit être bien différente de celle de ma scolarité. En écoutant ces doléances, je me suis donc bien gardé d’en juger.
C’est alors que je suis tombé sur le livre “Staark Kanner” de l’actuel Ministre de l’Éducation et j’en ai été enchanté, n’y trouvant guère à redire, bien au contraire. Je n’ai par contre pas encore rencontré d’enseignant l’ayant lu. Mais cela doit exister.
Je n’ai pas non plus lu une quelconque recension de ce livre. Le programme électoral du CSV, grand parti de l’opposition, ne paraît, quant à lui, guère proposer de changements importants à la politique menée par l’actuel titulaire du ministère. Signe, probablement, de la difficulté de proposer des modifications majeures à la politique éducative sans causer des dissensions disparates.
Je me serais pourtant attendu à ce que les associations du corps enseignant, les professeurs de notre université aussi qui s’occupent des problèmes d’éducation, profitent de la parution de ce livre pour discuter des vues du ministre Meisch.
Je trouve ce silence regrettable mais “il n’est jamais trop tard pour bien faire”! Je continue aussi à penser qu’il serait peut-être indiqué que les hauts fonctionnaires du Ministère de l’Éducation passent à une ou plusieurs reprises, pendant une année ou deux, dans l’enseignement proprement dit avant de repasser au ministère. Cela à moins que l’on trouve d’autres moyens pour assurer qu’il ne se crée un fossé entre les spécialistes du ministère et les enseignants confrontés, eux, à la pratique de leur métier.
Il est cependant possible que de tels “parachutages” apportent de nouvelles difficultés dans l’organisation de l’enseignement dans les établissements concernés, qu’il s’agit donc d’une mauvaise idée.
Comme déjà dit: je ne connais pas grand-chose à ces problèmes, suis cependant persuadé que la qualité et la nature de l’éducation, de la formation de nos enfants est d’une importance capitale et même que les non-spécialistes doivent pouvoir en parler. Et je ne pense pas que la qualité de l’enseignement soit une question d’argent. Il paraît par exemple que la grandeur des classes, facteur important des dépenses par élève, n’a pas l’importance qu’on lui prête chez nous. Si nos dépenses par élève sont élevées en comparaison internationale, cela parait dû au niveau de rémunération de notre fonction publique, comparativement élevé, plutôt qu’à une gestion défectueuse du ressort.
Il me semble en tout cas intéressant, pour un profane comme moi, d’observer l’action du Ministre français Jean-Michel Blanquer qui parait apporter des réponses originales à ce dossier complexe.
J.H. en août 2018