5.10 In dubio pro reo

L’opinion publique, un juge impitoyable mais parfois injuste.

Le coronavirus, la pandémie sont des sujets dont on ne s’échappe pas de nos jours, que ce soit en lisant le journal, en écoutant la radio ou en s’entretenant avec des amis : le fait que quelques administrateurs bénévoles d’hôpitaux ou d’associations sans but lucratif aient été vaccinés alors qu’ils n’étaient pas prioritaires, qu’ils auraient dû attendre leur tour, a suscité un émoi tel, que dis-je, une condamnation tellement générale, qu’une discussion sereine de ce qui s’est passé est devenue difficile.

Lorsque je ne me joins pas à ce verdict général, presqu’unanime, je suscite l’étonnement, l’incrédibilité de mes interlocuteurs.  En écrivant ces lignes je risque le même sort.

Qu’on permette quand même que je m’explique :  je peux imaginer des circonstances dans lesquelles, à l’époque et en place des administrateurs accusés, je m’aurais aussi laissé vacciner, d’autres dans lesquelles je l’aurais refusé. Quelle hypothèse choisir ? Je l’ignore.

Dans cette affaire  savoir comment aurait dû  se comporter est difficile. S’il s’était agit d ‘actes susceptibles d’une condamnation juridique, cette recherche s’imposerait. Elle se ferait alors contradictoirement sur base de textes légaux, d’une jurisprudence. Tel n’est pas le cas ici. Bien au contraire, l’émotion, l’absence de règles écrites précises sont telles qu’une appréciation sereine, impartiale des faits est difficile, est devenue presqu’impossible.

Cela étant, je m’abstiens de juger : « en cas de doute,  la présomption d’innocence s’impose » !

L’opprobre général est d’ailleurs devenu tel qu’il équivaut à une condamnation à laquelle je  ne peux me joindre.

M’accorderait-on des circonstances atténuantes ?

JH, le 13 mars 2021

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