1940: la connivence de la Commission administrative et du Consistoire israélite.
En 1940 Albert Wehrer et sa Commission administrative, désavoués officiellement aujourd’hui, ont œuvré la main dans la main avec le Consistoire israélite!
Dans le « Lëtzebuerger Land » du 4 novembre 2016 se trouve un article de l’historien Paul Dostert qui y fait savoir qu’à la suite de la découverte de nouveaux documents, il faut revoir les conclusions du « rapport Artuso » sur base desquelles la Chambre des Députés a voté, à l’unanimité, une motion dans laquelle la participation des autorités luxembourgeoises dans le sort des Juifs se trouvant encore au pays après l’invasion allemande, en mai 1940, est estimée coupable.
Dans plusieurs articles du présent blog, l’interprétation de l’attitude des Luxembourgeois pendant l’occupation allemande, vue par les historiens de notre Université, leur critique de l’action des autorités luxembourgeoises en 1940, notamment celle de la Commission administrative présidée par Albert Wehrer, sont contestées. Pour quelqu’un ayant été témoin des ces évènements, l’interprétation du rapport Artuso de la motivation des autorités luxembourgeoises d’alors, fait cependant fi des conditions dans lesquelles celles-ci se trouvaient.
Paul Dostert, qui a fait partie du collège d’experts indépendants appelé à assurer la qualité scientifique des conclusions du rapport Artuso, est donc arrivé maintenant à la conviction que la Commission administrative agissait à l’époque en plein accord avec le Consistoire israélite de Luxembourg. En d’autres mots, s’il faut condamner l’action de la Commission administrative, il faut également condamner celle du Consistoire. Conséquence ubuesque qui devrait mener d’aucuns à reconsidérer les choses, à admettre que les dires des témoins de l’époque, fussent-ils des historiens maintenant décédés ou de simples survivants, sans qualification historique, ne sont pas uniquement des sublimations nostalgiques, émotionnelles, d’une fiabilité douteuse.
À se demander quel sera le jugement des historiens de demain lorsqu’ils se pencheront sur ces évènements et les divergences d’aujourd’hui à leur sujet. À supposer que ce qui se passait en 1940 à Luxembourg les intéresse encore.
À espérer surtout que des sources documentaires restant à découvrir, ou qu’une meilleure compréhension des conditions d’alors mènent les historiens de l’Université du Luxembourg à reconsidérer leurs convictions selon lesquelles, pendant les premières années de la guerre, les Luxembourgeois n’avaient cure de son issue , étaient prêts à s’en accommoder quelle qu’elle soit, cela jusqu’à ce que la victoire alliée était devenue évidente, de l’affirmation aussi qu’après la libération il fallait une cabale, un véritable complot des élites luxembourgeoises pour cacher aux Alliés cette attitude déplorable, pour accréditer la saga d’une résistance luxembourgeoise active et majoritaire à l’envahisseur allemand.
JH, le 5 novembre 2016