3.18 L’avenir du pays, un défi

Le Ministre Franz Fayot vient de présenter les études de prospective économique lancées par le Ministère de l’économie, études devant permettre de dégager, à terme, une ligne de conduite consensuelle pour notre politique économique.

J’ai été rendu attentif à cette initiative par un article paru au « Paperjam ». Il est tenté ci-après de présenter et de commenter brièvement ce projet.

Le lancement de ces études a été précédé par deux autres études, une prospective stratégique animée par Liser et intitulée « Soc2050 » et une autre étude, « Risk2050 », animée par l’Université de Luxembourg. La première a examiné la « désirabilité du changement sociétal », sujet quelque peu mystérieux pour le soussigné et l’autre la « vulnérabilité du pays aux risques physiques », tels que le changement climatique, le déclin de la biodiversité et la raréfaction des ressources.

À leur suite trois scénarios seront maintenant examinés:

1) Un scénario « Status quo »: on continue avec la politique actuelle,  1.100.000 habitants en 2050.

2) Un scénario « Circularité bio-régionale »: on respecte l’environnement, 770.000 habitants en 2050, les salaires stagnent.

3) Un scénario « Libéralisme techno-digital »: la croissance est à la fois quantitative et qualitative, 1.200 000 habitants en 2050.

Ces études, une fois achevées, sont sensées guider le pays dans sa politique économique.

On espère qu’il ne faut pas en conclure qu’il faudra choisir une de ces trois possibilités comme ligne de conduite de notre politique économique, qu’il s’agira plutôt de trouver un compromis optimal entre les buts à atteindre et les désavantages qu’ils risquent de faire courir.  Qu’il s’agira de dégager les interactions entre les buts recherchés et les dangers qu’ils font courir, tout en préservant la capacité de s’adapter aux changements imposés par l’environnement international.

Le soussigné espère que parmi les buts retenus figurera en bonne place celui du ralentissement, sinon de l’arrêt de notre croissance démographique. Cette croissance est en effet une des causes de la détérioration de notre environnement, de la pénurie persistante des logements et de l’insuffisance des infrastructures publiques.

Les projets d’investissement potentiellement polluants ou n’accroissant pas le revenu moyen par habitant devraient donc être découragés. Ceci à moins que l’on puisse en espérer une ajoute prometteuse au savoir-faire national.

Le soussigné ne peux pas non plus s’empêcher de rappeler à cet égard un soucis expliqué à l’article 2.20 et, surtout, à l’article 3.17 de ce blog: sauf réformes douloureuses, notre système de financement des pensions du secteur privé mènera inexorablement, probablement avant l’horizon 2050, à ce que la subvention publique nécessaire pour financer les pensions soit devenue exorbitante, insupportable.

Les Luxembourgeois, devenus une minorité de plus en plus petite dans leur pays, continueront-ils alors à diriger le pays, à monopoliser les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, la fonction publique?

Une situation comparable à celle des Émirats du Golfe, unique dans l’Union Européenne.

N’oublions pas dans ce contexte que la grande majorité des membres de l’OGBL et de l’LCGB sera alors de nationalité étrangère, privée donc de l’essentiel des droits politiques et principalement concernée par le problème actuariel évoqué. La disparité entre les régimes de pension de la fonction publique et du secteur privé, accentuée probablement par l’assainissement inévitable du système contributif,  sera alors de plus en plus ressentie comme injuste, inadmissible mème, par la majorité de la population.

Le soussigné pense que non seulement il faudra alors rapprocher les régimes de pension publics et contributif, mais qu’il faudra en plus permettre progressivement aux résidents non luxembourgeois d’accéder à la fonction publique et leur accorder le droit de vote aux élections législatives. Mesures auxquelles rechignent les Luxembourgeois aujourd’hui, d’où la probabilité que les considérations ainsi évoquées soient ignorées par les principaux partis en lice lors des élections législatives de l’an prochain.

Qu’en pense le lecteur?

JH, le 27.10. 2022, texte amendé le 02. 11. 2022.

 

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