3.19 Une autocritique et un pronostic

Si les problèmes posés par l’insuffisance des réserves de notre Caisse de pension du secteur privé ont été correctement décrits dans ce blog, ma suggestion qu’il faut, pour les juguler, s’attaquer à la croissance de notre secteur industriel ne l’est guère.

Notre croissance démographique n’est pas due primairement à la création de nouvelles entreprises industrielles mais à la croissance de notre principal secteur économique, de notre place financière. En effet et depuis des dizaines d’années, le nombre des salariés de notre secteur industriel n’a guère varié, est resté autour de 30 000, alors que celui du secteur financier a été  en augmentation constante.

L’assertion que pour préserver le caractère de notre pays, culturel et enviremental, il faudrait ralentir sinon arrêter notre croissance démographique, me parait cependant toujours correcte.

Mais  est-ce encore possible?

Il faudrait alors freiner la croissance de notre place financière, mais comment ?

Comme la croissance individuelle d’une banque ne nécessite pas d’autorisation, il faudrait, pour freiner le secteur, diminuer d’une façon générale l’attractivité de nos banques. Mais comment? Rendre plus sévère la surveillance de la CSSF ? Ne l’est-elle pas déjà ? Encourager le travail à domicile des frontaliers ? Le risque de fuites de données bancaires en serait-il augmenté ?

Mais surtout, freiner l’attractivité de notre place financière comporterait le risque d’aller au-delà du but poursuivi, de provoquer une baisse générale de la rentabilité de nos banques, partant du rendement fiscal du secteur.

Accepterions-nous alors de mettre en danger notre train de vie, l’opulence de notre système de santé public, des aides sociales, de la générosité du congé parental, de rendre soudainement urgente la réforme de notre système d’assurance-vieillesse du secteur privé?

Et tout cela pour sauver le caractère luxembourgeois de notre société, la qualité de notre environnement: non, nous continuerons à grandir, dépasserons le million de résidents et resterons sur cette trajectoire: la pénurie des logements, l’insuffisance de nos structures, la détérioration de notre environnement resteront d’actualité et notre identité nationale luxembourgeoise disparaitra progressivement.

Le résultat ne sera pas nécessairement catastrophique: le pays pourrait devenir une préfiguration de que devrait être un jour l’Union  Européenne!

Faute de mieux, soyons optimistes …

JH, le 16 Novembre 2022

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