Lorsqu’on s’interroge, anxieusement, comment se terminera la guerre en Ukraine, certaines réflexions viennent à l’esprit. Voici un essai de les évoquer.
D’emblée une évidence: militairement la Russie ne pourra pas perdre cette guerre, elle ne pourrait la perdre que si Poutine et son entourage étaient écartés des commandes de leur pays, éventualité irréalist e s’il en est.
Poutine a dit être prêt pour se rendre à la table de négociation. Si cela se faisait, ce ne serait probablement que pour y sonder le moral des Ukrainiens tout en y exigeant des conditions équivalentes à une reddition ukrainienne.Une négociation tant soit peu équilibrée ne peut avoir lieu que si pour la Russie une victoire militaire implique une continuation prolongée des hostilités et est dès lors peu attrayante.
Une telle perspective exige une solidarité sans faille de l’Europe avec l’Ukraine, cela d’autant plus que les élections aux Etats-Unis risquent d’affaiblir considérablement leur appui à l’Ukraine. Elle implique aussi que des appels occidentaux à se mettre à la table de négociation soient évités. Ils risquent en effet d’être perçus comme défaitistes par le Kremlin, l’encourageant à redoubler d’efforts militaires.
Cela m’amène à mentionner un article de Robert Goebbels paru aujourd’hui au « Tageblatt ». L’auteur, dont on lit toujours avec intérêt les contributions, y félicite le pape qui vient de lancer aux deux belligérants un appel à la négociation. La garde suisse pontificale ne contribuant guère à la puissance militaire occidentale, on ne devrait pas avoir trop de peine pour se joindre moralement à ce compliment.
L’opinion du soussigné en résume:: il faut espérer que la guerre finisse par un traité de paix et non pas par une reddition de l’Ukraine. Dans ce traité, les deux parties devraient trouver leur compte. De l’avis insignifiant du soussigné, la Crimée et une partie du Donbass devraient y être déclarés russes et l’Ukraine devrait y être confirmée comme État souverain, libre de s’allier à qui il veut, de s’armer comme il veut.
En attendant et afin que le support européen paraisse sans faille, il faut que les dirigeants européens parlent d’une seule voix et que l’importance de leur aide à l’Ukraine soit à la fois résiliente et répartie équitablement.
Quant à la résolution affichée du Président français et les réticences apparentes du Chancelier allemand, relevons que le support allemand à l’Ukraine est actuellement un multiple du support français. Cela malgré du fait que le passé a fait des Allemands une nation profondément pacifique. Évoquer la possibilité d’un envoi de soldats en Ukraine, quoique bien intentionnée, ne parait ainsi ne pas avoir été propice à faire apparaître une solidarité sans faille entre les États alliés à l’Ukraine.
Pour terminer, le soussigné ne peut que confirmer sa profonde anxiété à l’égard des suites de ce qui se passe en Ukraine.
J.H.
19.03.2024