5.13 Le «Biergerkommitee Lëtzebuerg 2050 (BK 2050) »

Un examen critique du passé de notre politique nationale et des suggestions pour son avenir en vue d’atteindre  en 2050 une émission globale de CO2 nulle.

En juin 2020 le Gouvernement lança un groupe de réflexion « Luxembourg in transition ” (LIT) – pourquoi l’anglais ? – chargé de développer des scénarios permettant au Luxembourg d’atteindre en 2050 la neutralité climatique. Afin d’associer à cette démarche une participation citadine, le ministre de l’Aménagement du territoire Claude Turmes chargea un groupe de 30 personnes indépendantes, sélectionnées par LIT Ilres, de l’élaboration à ce propos de ses  propres vues et propositions. Leur rapport vient d’être publié. Au vu des  photos de membres du groupe, leur âge moyen doit être inférieur à 40 ans. Plutôt que de choisir un groupe représentatif de la population, on a donc préféré choisir un groupe dont les membres peuvent espérer vivre bien au-delà de l’an 2050, ayant donc un intérêt personnel à ce que le but affiché soit atteint.

Je viens de lire ce rapport et ne peux résister au plaisir de le commenter brièvement dans ce blog.  Il contient en effet de nombreuses critiques, considérations et propositions, souvent  inédites qui, on l’espère, inspireront ceux qui nous gouvernent. S’y trouvent aussi quelques remarques ou critiques également soulevées dans ce blog et le rapport me semble en contredire aucune. J’avoue avoir été particulièrement soulagé d’y retrouver deux considérations que je crois importantes quoique largement ignorées : les aspects négatifs de notre croissance économique et l’insuffisance endémique du financement de notre système de pension contributif.

Relevons encore que les travaux du groupe furent conduits par « Stoldt et Associés » et que ses membres bénéficiaient d’informations fournies par de nombreux experts aux compétences reconnues.

Voici maintenant les conclusions, critiques ou recommandations du groupe qui ont particulièrement frappé le soussigné:

– Il ne suffit pas que le pays neutralise ses émissions de CO2, il doit aussi réduire sa nocivité écologique en général, une des plus élevées du monde par tête d’habitant (si tout le monde sur Terre consommait comme les Luxembourgeois, nous aurions besoin de 8,1 planètes);

– Notre agriculture est largement basée sur la production de viande et de lait, fortement émettrice de CO2 et sur l’emploi de pesticides entrainant la réduction de notre biodiversité et  la disparation de nombreuses espèces;

– Le scellement des sols et la réduction des espaces naturels avancent à un rythme qu’il faut freiner;

– Notre croissance économique tous azimuts et la pression démographique qui en résulte détruisent notre environnement naturel;

– L’orientation de la croissance économique vers les services financiers, alors que ceux-ci  dépendent du recrutement de spécialistes étrangers et augmente la pression démographique;

 – Le temps parait venu ou, sous la pression de la pollution et de la détérioration de notre environnement, la croissance économique ne devrait plus avoir une priorité politique telle comme c’est actuellement encore le cas;

 – Le financement de notre système d’assurance vieillesse doit être revu (un euphémisme selon le soussigné alors que le problème est à la fois grave et ignoré);

–  La coopération avec les communes étrangères limitrophes doit être renforcée;

–  La répartition des responsabilités de l’État et des commune doit être revue, le cumul des mandats nationaux et communaux interdit;

– Les lieux de résidence et de travail doivent être rapprochés;

– La prolifération des immeubles de bureaux dans la périphérie de la Ville de Luxembourg doit être arrêtée;

–  Le nouveau quartier « Cloche d’Or » est une catastrophe;

–  Les subsides pour l’achat de voitures de luxe (limousines électriques) sont un non-sens.

Toutes ces exigences ou affirmations me paraissent justifiées et correspondent partiellement à celles que je me suis évertué de défendre dans ce blog. Toutes avec, toutefois, une exception: celle critiquant le cumul des mandats nationaux et communaux.

J’étais toujours d’un avis contraire.

J’admet cependant maintenant que les nombreux bourgmestres , échevins et conseillers communaux siégeant à la Chambre aient peut-être empêché jusqu’à présent l’introduction de mesures pourtant souhaitables, tels l’augmentation ciblée de l’impôt foncier. L’interdiction du cumul entrainerait aussi une augmentation et une diversication du nombre des citoyens participant activement à la vie politique et ferait que les députés aient à cœur l’intérêt national plutôt que celui de leur commune.

Le reproche fait à la place financière de mener à l’engagement de spécialistes étrangers paraît aussi discutable.

Conclusion

La lecture du rapport a donné au soussigné l’impression que dans les passé, la politique de notre pays était avant tout soucieuse de son développement économique et du progrès social mais bien moins de la préservation de son environnement. Cette politique a été poursuivie par tous les Gouvernements, peu importe leur composition.

D’où une suggestion finale : il est à souhaiter que ce rapport fasse l’objet d’un débat à la Chambre des députés suivi de motions.

JH, le 27.01.2022, revu le lendemain.

PS: Voici encore le lien sur la brochure :

https://luxembourgintransition.lu/wp-content/uploads/2022/01/BK2050_Brochure_FR.pdf

 

 

 

 

 

 

 

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