C’est terminé, le résultat des élections européennes est ce qu’il est, like it or not ! En attendant d’en connaître les conséquences, voici quelques considérations incohérentes.
Chez nous, au Luxembourg, la droite, l’ADR et le CSV ont gagné, mais pas de « landslide », comme en France. Des électeurs gagnés aux dernières élections par le DP aux dépens du CSV, y sont apparemment retournés. Les gains de l’ADR sont certes regrettables, mais l’extrême droite luxembourgeoise n’est pas aussi hostile à l’Union Européenne qu’en France le parti de Martine Le Pen. Le triomphe de Jordan Bardella est une calamité européenne.
Pour le soussigné, qui adore la France, Bardella et ses électeurs vivent dans une sorte de bulle tricolore, un monde irréel. Comme leur cheffe qui, il y a quelques années encore, voulut sortir de l’euro. Cela jusqu’à ce qu’elle comprenne que la dette publique française étant libellée en Euros. la France devait continuer à la servir en euros, à acheter à un taux d’échange risquant devenir prohibitif.
Dans la même veine: récemment j’ai entendu Jordan Bardella exiger qu’en France le Droit national français l’emporte sur le Droit européen. À part le fait que cette supériorité du Droit européen résulte d’un accord international signé par la France, Bardella ne s’est pas rendu compte des conséquences qu’auraient son exigence: si dans les 27 États-membres le Droit national l’emportait sur le Droit européen, nous aurions une « Union » avec 27 législations différentes !
En fait et sans s’en rendre compte, Bardella a donc exigé la dissolution de l’UE !
En France personne ne s’en est cependant offusqué, on ne s’est tout simplement pas rendu compte de l’énormité du propos de Bardella, on les a trouvés normales.
La bulle tricolore !
Bien sûr, en pratique cette exigence française, si vraiment soutenue, pourrait mener non pas à la démise de l’UE mais à un « Frexit ». Cela alors que les Britanniques, ayant majoritairement soutenu le « Brexit », le regrettent maintenant !
Il est loin, le temps des Schumann, Monnet, et Delors !
Le nationalisme français fait penser à ce qui se passe maintenant en Nouvelle-Calédonie. Acquis manu militari par la France en 1853, comme c’était normal en ces temps, le pays des Canaques est régi depuis lors par Paris, distant de milliers de kilomètres. Son économie a été développée, une immigration massive des territoires environnants en a été la conséquence. Les Canaques n’étaient progressivement plus qu’une minorité dans leur propre pays. Les loyalistes, choyés par la métropole, y tiennent le haut du pavé.
Les Luxembourgeois devraient être bien placés pour comprendre l’amertume canaque, sauf qu’ils restent, politiquement du moins, encore maitres chez eux.
Il est curieux aussi de constater le récent antagonisme envers la France dans ses anciennes colonies africaines. Cela alors que tel semble avoir été moins le cas dans les anciennes colonies britanniques.
Cela malgré le fait que s’il existe une bulle tricolore, il y en a d’autres, dont une anglaise.
Comprenne qui pourra !
Ruminations de vieillard.
JH, 11.06.2024