Une voix rassurante.
Aujourd’hui, 31 décembre 2018, le “Figaro” publie sur une page entière la traduction française d’une interview que Jean-Claude Juncker vient de donner au périodique “Die Welt”. Le Président de la Commission de l’Union Européenne y déclare, entre autres, qu’il n’y a aucune raison de désespérer de l’Europe et que la pression migratoire n’en est pas le plus grand problème.
Paroles rassurantes en cette fin d’année que l’on voudrait pouvoir partager. Il est vrai que le pourcentage d’étrangers dans les pays européens, comparé à celui de notre pays ou encore de la Suisse, est dérisoire. Encore que si on n’y prend pas garde, l’afflux de migrants risque de gonfler rapidement pour devenir alarmant pour du vrai.
Ce qui me paraît être notre grand problème, c’est la montée du scepticisme des Européens vis à vis du projet d’une Union de plus en plus forte et l’incapacité, qui s’en suit, de s’attaquer en commun aux problèmes communs. Et là il ne s’agit plus “d’aimer l’Europe” mais du soucis que les valeurs européennes continuent à contribuer largement à façonner l’avenir de la vie sur la planète.
Agissant seuls, les pays de notre Union, qu’il s’agisse de la Grande Bretagne, de la France ou de l’Allemagne, pèseront de moins en moins sur ce développement. Ils se feront dépasser non seulement par la Chine, comme cela se passe déjà actuellement mais encore par des nations comme l’Inde, la Corée du Sud, le Brésil, d’autres encore. Les États Unis, récemment encore l’ultime bastion de nos valeurs, se défait progressivement de ce rôle. Désunis, les pays européens pèseront de moins en moins dans la balance. Ce qui se passe en Syrie en est le triste exemple.
Aimer l’Europe pour sa beauté, sa diversité culturelle comme le professe Juncker, s’est bien mais ne suffit pas pour pousser à son unification. On peut être amoureux de notre continent tout en étant nationaliste, même sans pour autant verser dans un excès de droite ou de gauche.
Il y va tout simplement de notre avenir et devant cet enjeu, il est navrant de constater les dérives nationalistes qui caractérisent actuellement bon nombre de nos pays -membres.
Avec ça, mes meilleurs vœux pour l’année 2019!
Jean Hamilius, le 31 décembre 2018